..¤*C'était enfin la fin de la journée, elle seule, elle était enfin libérée de tout, plus personne pour lui dire des choses qu'elle ne voulait pas entendre, plus personne pour lui dire quoi faire. Elle était enfin seule, dans cet appartement, elle était toujours seule. Toute les lumières étaient éteintes, il n'y avait plus que celle-là, celle qu'elle venait d'allumer ; la lumière de sa table de nuit. Rien qu'une petite lumière qui donnait à la pièce un côté intime. Mais pourquoi chercher de l'intimité quand on est seul ? Elle s'assit devant le miroir et se toisa du regard, elle n'aimait pas se regarder en face. Elle prit ses cheveux en main, d'abord le côté droit, elle retira l'élastique, puis l'autre côté et le posa près de l'autre sur la commode qui lui servait de table. Elle sépara lentement ses tresses, boucle après boucle, comme si elle ne voulait pas que toutes se rejoignent et forme cette masse de cheveux qu'elle n'aime pas toujours. Quand elle eut finit le côté gauche elle prit ses cheveux du côté droit et refit les même gestes, la même lenteur et toujours la même attitude : ne jamais se regarder dans les yeux. Elle passa ses doigts dans ses cheveux défaits, elle fit bouger ses phalanges au rythme des ondulations que les tresses avaient laissées. Que ses cheveux étaient beaux ainsi, ondulé régulièrement, avec une presque symétrie d'un côté par rapport à l'autre. Pour une fois qu'ils avaient de la forme, pensa-t-elle, ces cheveux si raides habituellement, elle aimait les voir ainsi et aurait aimé avoir les cheveux ondulés, ou bouclés peut-être même. Elle prit sa brosse et la passa délicatement dans ses cheveux en fermant les yeux, elle s'imaginait que quelqu'un d'autre la coiffait, elle s'imaginait peut-être aussi que c'était la main de quelqu'un qui passait dans ses longs cheveux bruns. Elle réouvrit les yeux, les ondulations étaient toujours là mais plus aussi régulières, ses cheveux avaient trop de volume maintenant, elle regrettait de les avoir coiffer, mais demain, de toute manière, tout, ou presque serait déjà parti. Elle ferma les yeux encore une fois, prit une grande inspiration et se leva. Quelque seconde plus tard la lumière s'éteignit. Demain, tout serait encore comme les autres jours. Encore.*¤..
Parole de Poète Disparu
Rêver par O[ph]elia lors de Ses balades à Licorne....